L’importance de la fixation d’objectifs lucides ; S.M.A.R.T

29 Août, 2022

La fixation d’objectifs est clairement ancrée dans l’air du temps. Qu’ils soient pour du personnel, du professionnel ou les deux, nous entendons très souvent que pour atteindre son but, il faut se fixer « des objectifs ».  « Pour avancer dans ton projet, il faut que tu te fixes des objectifs MICHEL »!!

Cette notion vous est alors évidente, et il y a de fortes chances pour que vous vous soyez déjà fixé pléthores d’objectifs dans votre vie. Alors comment fixer ses objectifs correctement ?

J’ai remarqué que beaucoup de personnes ne savent pas réellement se fixer de « bons » objectifs. Je parle ici de la qualité du déroulement des actions mises en place pour sa réalisation (sans jugement de valeur aucun par rapport au but initial fixé) ainsi que de la lucidité qui l’accompagne. En effet, quand il y a objectif, il y a attente, et quand attentes il y a, la possibilité de déception est grande quand ce dernier n’est pas atteint. Survient alors le découragement, l’envie de ne pas poursuivre suite à cet « échec ».

Il convient alors de comprendre la bonne manière de se fixer un objectif, d’où le sujet de cet article, la méthode proposée par George T. Doran en 1981, le S.M.A.R.T.

Voici la définition de cet acronyme ;

   Méthode proposée par George T. Doran

Prenons un exemple concret pour bien saisir chaque étape.

Votre but est de participer à un marathon. Vous êtes coureur occasionnel. L’objectif est donc « Spécifique » (participer à une course marathonienne), « Mesurable » (il y aura un chronomètre et vous franchirez la ligne d’arrivée ou non). Parlons maintenant des autres étapes, est-il « Atteignable »  ? Dans la mesure où vous n’avez pas de problèmes de santé particuliers, avec de l’entraînement et du temps, il est possible de courir un marathon en entier, c’est à votre portée.

Continuons avec le « Réaliste » . C’est à ce moment que survient la différence entre « Atteignable » et « Réaliste ».

Pour courir ce marathon, vous devrez vous entraîner à courir 2h30 trois fois par semaine pendant 6 mois disons. Vous devrez investir dans un minimum d’équipements (gourdes, bonnes chaussures de course, tenue, séances de massages, peut-être un coach personnel …).

Vous allez devoir consacrer du temps et de l’argent pour atteindre cet objectif qui est à votre portée, êtes-vous en capacité de réaliser cet investissement temporel et financier ?

La notion de « Réaliste »  prend alors tout son sens. Oui mon objectif est spécifique, oui il est mesurable, oui il est atteignable, mais peut-être n’est-il pas réaliste car dans les faits, avec mon travail et ma vie de famille, je ne peux passer trois séances de 2h30 par semaine à courir, ou je n’ai pas à ce jour les moyens financiers.  Vous devrez alors probablement revoir votre objectif, peut-être tenterez-vous de courir le format 10 km des courses marathonienne. Il n’y a rien de grave à réajuster.

Le T du SMART étant « Temporel », assez facile à saisir mais néanmoins très important (je me fixe 6 mois ou 1 an pour y arriver).

Vous pourrez, grâce à cette méthode, réajuster vos objectifs afin que ceux-ci soient réalisables et lucides. Quitte à en fixer de nouveaux, une fois les premiers atteints. Ainsi, les chances de les réussir seront plus grandes et les chances de découragements et de déceptions, amoindries.

Il m’a semblé très important de souligner cet aspect. Je ferai, pour conclure, une analogie avec la cime d’une montagne à atteindre. Bien souvent, dans divers projets entrepreneuriaux, les personnes se fixent pour objectif le sommet de la montagne, alors qu’elles n’en sont qu’à la 5ème marche sur 1000. L’objectif n’est clairement pas à leur portée. Ils fourniront peut-être même un effort monstrueux pour sauter 6 marches d’un coup, avec le risque de glisser à la réception, les faisant retomber tout en bas. Survient alors un grand découragement, voir un abandon du projet.

Il faut donc avoir en tête la cime de la montagne, mais se fixer petits objectifs par petits objectifs, marche après marche. Au bout d’un certain temps (6 mois, un an, deux ans), vous aurez monté 300 marches. Relevant ainsi la tête, voyant que la cime est encore loin, mais que le début s’éloigne de plus en plus. Certains s’arrêteront finalement à des paliers (paliers à 500 marches par exemple, représentant un revenu financier correct dans leur projet, les satisfaisants finalement).

Vous avez pour objectif de monter votre boutique de décoration, et de gagner 3000€ de revenus nets d’ici un an. Soit, est-ce à votre portée ?  Vous avez 1000 € de capital. Pour que votre boutique vous rapporte 3000 € de revenus par mois d’ici un an il faudra en réalité 80 000 € de capital la première année (avocat pour rédaction des statuts de société plus CGV, site internet référencé, emplacement idéal de votre boutique dans rue passante donc loyer, budget communication, achat matières premières et j’en passe). L’objectif n’en clairement pas réaliste. Il faudra le revoir. Certaines personnes ont pour « chance », d’avoir un « ascenseur » pour arriver directement à 700 marches (levées de fonds, connaissance d’un ami des parents, élu à la mairie qui aidera à trouver un local très bien placé à moindre coût, etc.) ! Il faut en tenir compte et grand bien leur fasse.

Cette lucidité chez les entrepreneurs est à définir parfaitement, pour ne pas être déçu dans leurs projets. L’outil S.M.A.R.T peut alors aider dans la lucidité et la clarté de ses objectifs.

François GUSTAVE

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